Chercheur de la semaine

🧬 James D. Watson dĂ©cĂšde, la polĂ©mique de son prix Nobel se ravive

James Dewey Watson, l’un des prĂ©curseurs de la gĂ©nĂ©tique, nous a rĂ©cemment quittĂ©. Avec lui disparaĂźt un homme de gĂ©nie, mais qui aura changĂ© Ă  jamais le monde des sciences gĂ©nĂ©tiques. Pourtant, est-ce que tout ça est vrai ? Le chercheur ayant reçu le prix Nobel de physiologie ou mĂ©decine pour ses travaux sur l’ADN mĂ©rite t-il vraiment toutes ces louanges ?

La dĂ©couverte majeure de la structure de l’ADN

James Ă©tait un jeune chercheur autrefois passionnĂ© par les oiseaux, mais qui s’orienta en gĂ©nĂ©tique lors de ses Ă©tudes. À seulement 23 ans, il entre dans un laboratoire de cristallographie Ă  Cambridge pour Ă©tudier la structure des acides nuclĂ©iques, molĂ©cules composant l’ADN. LĂ -bas, il s’allie Ă  Francis Crick et Maurice Wilkins afin de mettre le doigt sur la structure de l’ADN, venant d’ĂȘtre suggĂ©rĂ© Ă  cette Ă©poque comme Ă©tant le support de l’information gĂ©nĂ©tique.


Deux ans plus tard, ils ont rĂ©ussi. Ils dĂ©couvrent la structure de l’ADN en forme de double hĂ©lice, et calculent prĂ©cisĂ©ment sa taille et sa forme en se basant sur une photographie (photographie 51) prise grĂące Ă  la mĂ©thode de Laue, aux rayons X.

Rosalind Franklin et la photo 51 de l’ADN en double hĂ©lice

Un prix Nobel pour un travail volé

Ils publient leurs rĂ©sultats dans la revue « Nature », et finirent par obtenir le prix Nobel de physiologie ou mĂ©decine en 1962. Toutefois, ce prix Nobel fut hautement controversĂ© sur le plan Ă©thique. En effet, Watson ne doit pas sa rĂ©ussite Ă  son Ă©quipe et lui-mĂȘme, mais Ă  un autre groupe de scientifiques dont la chercheuse britannique Rosalind Franklin, grĂące Ă  qui la photo 51 a pu ĂȘtre obtenue, ainsi que les calculs portant Ă  la forme exacte de l’ADN. Ses travaux Ă©taient donc basĂ©s sur le vol de rapports comportant toutes les avancĂ©es en recherches de Franklin.‹

Dans sa publication, parmi les mentions aux chercheurs ayant contribuĂ© Ă  sa dĂ©couverte, nulle part ne figure le nom de la scientifique. Pourtant, sous la pression des critiques, il finira par citer Rosalind Franklin, bien qu’elle ne reçût jamais le mĂ©rite de cette dĂ©couverte, dĂ» Ă  sa mort en 1958 des suites d’un cancer.

Des propos racistes et misogynes

Sans s’arrĂȘter lĂ , il poursuivit en publiant un livre, « La Double HĂ©lice », dans lequel il n’hĂ©site pas Ă  Ă©mettre des jugements sexistes envers celle qui lui a permis ses travaux. Tout le reste de sa vie, il fut autant admirĂ© que critiquĂ© pour nombre de ses propos sexistes et racistes, allant jusqu’à affirmer la supĂ©rioritĂ© d’intelligence de l’homme blanc.

Bien qu’elle fit polĂ©mique, cette dĂ©couverte marqua tout de mĂȘme un tournant majeur dans l’histoire de la gĂ©nĂ©tique, permettant de comprendre plus tard le fonctionnement du code du vivant, ainsi que le principe mĂȘme de l’hĂ©rĂ©ditĂ©. Ces recherches fondamentales ont permis de s’élancer vers la comprĂ©hension des maladies gĂ©nĂ©tiques, qui sauvent de nombreuses vies aujourd’hui.

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