🦠 En Guadeloupe, la bactérie la plus grosse du monde localisée !

Généralement, les cellules bactériennes ne dépassent pas les deux micromètres de long. Certaines « bactéries géantes »peuvent néanmoins mesurer quelques centaines de micromètres. Jusqu’à présent, on pensait qu’il s’agissait du maximum théorique pour ce type d’organismes. Cette nouvelle bactérie découverte mesure pourtant près de deux centimètres de long, brisant tous les records (2 cm = 10 000 micron). Imaginez rencontrer un autre humain aussi grand que le mont Everest ! C’est un peu l’effet que pourrait faire celle-ci sur le reste de sa communauté. Nommé Thiomargarita magnifica, cet organisme incroyablement imposant a été découvert en 2009 par le biologiste marin Olivier Gros, de l’Université des Antilles en Guadeloupe, alors qu’il naviguait dans les eaux d’une mangrove. Comparable en taille et en forme à un cil humain d’environ un centimètre de long, elle est donc visible à l’œil nu. En raison de sa taille énorme, le chercheur a d’abord supposé qu’il s’agissait d’un eucaryote, le type de cellules dont sont constitués les animaux et les plantes 🌿

Une enquête plus approfondie et publié dans la revue Nature a révélé qu’il s’agissait bien d’une bactérie. Depuis, d’autres spécimens ont été isolés dans les mangroves, accrochés aux feuilles, aux coquilles d’huîtres et même aux sacs plastiques. Outre ses mensurations, cette bactérie étonne sur d’autres points. Alors que l’ADN de la plupart des bactéries flotte généralement librement dans le cytoplasme de leurs cellules, celle-ci adopte une approche plus organisée. En effet, il se trouve que plusieurs copies de son génome sont contenues dans toute la cellule dans des structures dotées d’une membrane. Elle présente également une enveloppe particulièrement dure. Les scientifiques sont capables de la manipuler sans forcément risquer de les tuer. Enfin, elle semble se reproduire de manière inhabituelle. Le « cil » se resserre et finit par se séparer pour former un bourgeon contenant une valise d’ADN. Ce bourgeon est ensuite « pincé » avant d’être lâché dans l’environnement. On ignore cependant encore beaucoup de choses à son sujet. Prochaine étape ? Cultiver la bactérie en laboratoire pour en déceler les derniers mystères 🔬


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