L’intelligence artificielle s’impose comme levier incontournable dans la R&D biopharmaceutique
La transformation numérique bouleverse le paysage de la biopharma, et l’IA en est le fer de lance. Selon le dernier rapport de Benchling, 75 % des grandes entreprises du secteur misent sur l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique (ML) pour accélérer leur recherche et développement. Cette adoption massive s’inscrit dans une stratégie d’optimisation des cycles d’innovation et d’amélioration de la compétitivité. Toutefois, des écarts marqués persistent entre grandes entreprises et structures plus modestes, freinés par des coûts élevés et une connectivité limitée.
L’IA au cœur de la transformation de la biopharma
Les grandes entreprises biopharmaceutiques, disposant de ressources financières et humaines importantes, investissent massivement dans l’IA. 67 % d’entre elles utilisent déjà ces technologies, contre seulement 23 % des petites entreprises. Ces investissements visent à accélérer le développement de médicaments et à réduire les délais d’atteinte des jalons clés. Les prévisions sont ambitieuses : 75 % des grands groupes estiment que l’IA et le ML vont significativement améliorer leurs processus de développement dans les 12 à 24 prochains mois.
L’automatisation des analyses de données, l’identification de cibles thérapeutiques et l’optimisation des essais cliniques figurent parmi les principales applications. De plus, 50 % des grandes entreprises ont déjà mis en place des programmes stratégiques dédiés à l’IA, un chiffre qui tombe à 28 % pour les structures plus petites.
Des défis structurels qui freinent l’adoption
Malgré une adoption croissante, des obstacles persistent, notamment la fragmentation des systèmes, le coût des technologies et la pénurie de talents spécialisés. En effet, 54 % des logiciels scientifiques des grandes entreprises sont développés sur mesure, ce qui complique l’intégration de nouvelles solutions. Par ailleurs, 36 % des responsables IT des grandes entreprises gèrent plus de 100 instruments de laboratoire, nécessitant une interopérabilité accrue.
D’un point de vue technologique, la connectivité des équipements est un enjeu majeur. Seules 41 % des grandes entreprises estiment avoir une bonne intégration entre leurs laboratoires humides et secs, une condition essentielle pour exploiter pleinement l’IA. L’adoption des logiciels scientifiques en mode SaaS est encore limitée, freinée par les exigences réglementaires et la sécurité des données.
Vers une biopharma plus connectée et intelligente
Le rapport Benchling met en lumière une fracture technologique entre grandes et petites entreprises. Si les laboratoires les plus structurés investissent massivement dans l’IA et l’automatisation, les plus petites structures adoptent une approche plus prudente, souvent limitée à des projets pilotes. Seuls 25 % des grandes entreprises et 9 % des petites atteignent un niveau fondamental de préparation à l’IA, intégrant les compétences, la structuration des données et l’automatisation.
Cependant, la tendance est claire : l’intelligence artificielle s’impose comme une brique essentielle du développement biopharmaceutique. Avec des perspectives prometteuses, notamment grâce aux avancées en IA générative (73 % des grandes entreprises l’utilisent contre seulement 26 % des petites), la biopharma entre dans une nouvelle ère où les cycles de développement seront accélérés et optimisés grâce à l’exploitation massive des données.
La généralisation de ces technologies pourrait non seulement transformer la recherche, mais aussi permettre une meilleure accessibilité des traitements aux patients. Reste à relever le défi de l’intégration technologique et de la formation des talents pour concrétiser pleinement cette révolution.